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Le lanceur d’alerte Edouard Snowden est apparu dernièrement dans une interview avec Shane Smith, le cofondateur de Vice. Il y déconstruit plusieurs idées reçues sur la crise du coronavirus et met en garde sur le fait que les gouver­ne­ments profitent de la crise provoquée par la pandé­mie de Covid-19 pour mettre en place « l’ar­chi­tec­ture de l’op­pres­sion ».

Idée reçue n°1 : La pandémie est exceptionnelle et était impossible à prévoir

Étrange de constater que certains politiques font comme si le SARS et Ebola n’avaient pas existé. Des risques de pandémies sont pointés depuis des années par les virologues et les épidémiologistes, parce qu’ils sont consubstantiels à la mondialisation, la surpopulation et la concentration humaine dans les métropoles. Pourtant, comme le rappelle Snowden, les gouvernements ont préféré désosser le système hospitalier et appauvrir la recherche au profit des technologies de surveillance de masse.

Idée reçue n°2 : Les régimes autoritaires gèrent mieux l’épidémie

C’était le refrain à la mode au début de la pandémie : la dictature chinoise serait la plus efficace pour endiguer la propagation. Mais l’affaire des urnes funéraires a commencé à lever le voile du mensonge. Pour Snowden, les chiffres fournis par la Chine ne sont pas la preuve que les autocraties sont plus efficaces mais qu’elles contrôlent davantage l’information. L’expulsion des journalistes étrangers du pays est d’ailleurs l’un des signes d’une volonté d’éradiquer toute source d’information indépendante. D’ailleurs, le lanceur d’alerte rappelle que la grippe espagnole venait des tranchées mais que l’Espagne étant neutre lors de la première Guerre Mondiale, elle a été la seule nation où la presse a pu parler de la maladie.

Idée reçue n°3 : Le tracking est une solution efficace

Si les applications comme celles développées en Corée du Sud sont parfois montrées comme des solutions miracles, Snowden explique qu’elles sont totalement inutiles puisque les données extraites sont beaucoup trop nombreuses et complexes pour être efficacement analysées. Par contre, il ne faudrait pas oublier que la surveillance par nos mobiles a déjà lieu et que l’épisode actuel va légitimer cette méthode, par des partenariats public-privé dangereux pour les droits des citoyens. A terme, nos portables pourraient devenir nos bracelets électroniques.

Idée reçue n°4 : L’Etat d’urgence sera éphémère

L’Etat d’urgence sanitaire n’est que le prolongement des états d’urgence institués depuis les attentats du 11 septembre et les attaques terroristes en Europe. L’urgence est devenue notre quotiden et les gouvernements pourront toujours arguer d’une nouvelle vague de contamination, d’une nouvelle menace pour réduire encore et encore les libertés. Les pandémies risquent de structurer nos vies et déterminer à terme qui pourra avoir un travail ou qui ira à l’école.

Sources et références :

La revue de presse de SuperLoïs – 6 Octobre 2021

C'est la reprise des revues de presse de SuperLoïs ! Pour celle-ci, une revue de presse courte mais intense en terme d'escalade de ce que l'on nomme la technopolice... Passe sanitaire : quelle surveillance redouter ? Voici un extrait ici : Contrôle permanent...

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